L'emplacement du lac Saint-Louis et la Sablière en 1887






L'emplacement du lac Saint-Louis et la Sablière en 1887

1 / - La rue de Soissons entre les carrières Sainte-Elisabeth et Saint-François qui allait du Bois du Verne à Blanzy en passant par le Puits Saint-louis. Dans mon enfance on disait la Rue des Acacias et elle était reputée fréquentée par des "galipotes" et nous avions la "trouille" de passer la nuit.
2 / - La Baraque des Estiveaux contruites par les prêtres ouvriers et des Abbés de Montceau pour les jeunes de la Sablière. Il y avait la télévision, une bibliothèque, des jeux comme le Babyfoot, et beaucoup d'animations. C'est dans cette baraque que j'ai eu et pu lire mes premiers vrais livres. En fait cette baraque était la contre partie directe à l'influence communiste dans les quartiers
3 / - La rue de Soissons en direction de Blanzy traverse la rivière La Sorme. Nous allions très souvent à la pêche au pied de ce pont et surtout à l'endroit où arrivait l'eau des douches du puits et de la remontée des eaux du puits. Il y avait beaucoup de courrant et l'eau était toujours tiède, donc beaucoup de poissons.
4 / - Entrée principale du Puits Saint Louis. En 1887 la maison de l'ingénieur n'est pas encore construite et le Stade des Alouettes n'est pas fait
5 / - Rue de la Sablière 5 / - La rue du Creusot, plus ancienne rue de la Sablière et la seule rue oùu il y aura des commerces. Enfin les écoles de filles et des garçons seront contruites dans cette rue
7 / - Emplacement du futur puits des Alouettes
8 / - Rue de la pépinières qui plus tard à l'époque de ma jeunesse sera la rue de la passerelle. C'ette petite passerelle sera un raccourci utilisé par les habitants de la Sablière. C'était aussi un de mes endroits de pêche préféré d'autant qu'après la passerelle sur la droite se trouvait le fumier de cheval qui était remonté du Puits ... L'assurance d'avoir toujours des petits vers rouges pour la pêche
9 / - Quartier du Bois du Verne et sa chapelle qui sera démolie en 2011 avec la bénédiction de petit Maire socialiste - Le Mathus




Comprendre Montceau les mines, c'est tout d'abord commencer par regarder la carte géologique et regarder comment la ville s'est développée.
Nous voyons immédiatement que la ville est partagée en deux parties bien différentes, suivant un axe nord-est/sud-ouest représenté une bande bleutée ... c'est le canal du Centre et le lit de la rivière "la Bourbince" ...
En haut, au nord-ouest les terrains houillers (schistes, arkoses, conglomérats, graviers et toutes sortes de formations résiduelles et d'altération) ..... en bas, au sud-est les terrains cristallins (gneiss et granite) et sédimentaires (grès fin) .... Autrement dit et en schématisant un peu .... au nord-ouest la dépression houillère avec les marécages, l'eau boueuse et quelques fois saumâtre, la végétation équatoriale luxuriante et la faune de tous les dangers .... au sud-est les parties hautes plus sécurisantes et les plages de ce grand lac de la fin du primaire ...
C'était il y a 295 millions d'années à l'époque du carbonifère (stéphanien supérieur), et c'était encore vrai dans la période de 1900 à la fin des années 60.
En particulier pour moi à la fin des année 50 et pour beaucoup d'enfants de la guerre qui habitaient un quartier ouvrier de Montceau les mines ( La Sablière, Le Magny, Rouvrat, Les Etiveaux, Bois du Verne, Bois Garnier, Les Gautherets, Les Essarts ....etc ) cette coupure constituée par le canal du centre était encore bien réelle et demeurait une véritable barrière ... sociale .... D'un côté, les quartiers où vivait la masse travailleuse composée presque exclusivement d'une population émigrée ( provenant principalement du Morvan, de la campagne voisine, de Pologne et d'Italie ...) et de l'autre côté du canal les notables, les commerçants importants, les petits bourgeois, les institutions et le personnel administratif ou spécialisé de la Houillère qui avait son propre quartier.
C'était vraiment ce que je ressentais dans ces années d'après guerre... Et c'est de cette manière que j'ai vécu et aimé .... mon Montceau les mines ... (remarquez que je ne dis jamais Montceau Bourgogne car je revendique et je suis fier de l'origine minière de ma ville)
Et pourtant ... tout paraissait difficile et dangereux .... pour s'imposer et simplement exister dans ces quartiers grouillant de gamins ... tous, plus ou moins condamnés à perpétuer les mêmes gestes et rôles que leurs pères et à demeurer à jamais cette masse laborieuse ...
Pour parler de mon Montceau les mines .... je vais raconter un peu ma jeunesse .... Le Puits Saint Louis, Les Estiveaux et La Sablière ..... c'est à cet endroit que je vais me faire et me fabriquer.
En effet, c'est là que je vais connaître ma première grande humiliation individuelle (ma première humiliation collective ayant eu lieu quelques années plus tôt avec ma participation bien involontaire à la "soupe populaire) ; alors que j'avais 10, et que j'attendais mon père (mon héros) à la sortie de ce Puits Saint Louis, j'ai été le témoin d'un ordre du "petit chef"... à mon père ... le sommant d'aller à la pêche le lendemain matin plutôt que de venir travailler ... car sa femme voulait manger du poisson .... et mon père acceptait ... ! quelle honte pour le gosse que j'étais ? Quelle humiliation ? Mon père n'était pas un héros, et jamais plus je ne serais le même .... Mais c'est aussi de cet endroit que j'ai appris la solidarité et l'action militante, vendant "l'humanité" et distribuant tracts et mots d'ordre divers ... car c'est encore à proximité du puits que se trouvait la "Baraque des Estiveaux" dirigée par des curés mais le seul véritable espace de découverte et de "culture" du quartier .... j'ai pu lire mes premiers vrais livres .... j'ai pu découvrir d'autres espaces grâce aux camps de vacances organisés par un certain Abbé Gay .... qui m'emmenait quand bien même je n'avais pas le moindre "sou" ... j'ai pu voir pour la première fois la télévision et un autre monde .... j'ai appris ... ballotté entre la culture de la CGT communiste et la fougue d'un curé révolutionnaire .... et à 12/13 ans ..je savais, j'avais digéré que les hommes en position de pouvoir deviennent très vite des salauds ...
Je savais et j'ai su que je me refuserais systématiquement toute possibilité d'accumuler et de devenir un jour riche et puissant ... je savais et j'ai su que je me battrais ma vie durant pour la liberté, la dignité et la responsabilité de l'homme-individu. ...
Et alors, incroyable, c'est à l'emplacement même du puits Saint Louis que 25 ans plus tard je vais découvrir les nodules fossilifères de Montceau les mines, qui seront ma première grande réussite internationale .... Bizarre la vie ! Mais passionnante ...!
Autre lieu important de ma jeunesse à Montceau les mines .... La carrière Saint François ... à la fin des année 50 partiellement abandonnée et recouverte d'une végétation aussi particulière qu'impressionnante .... devenait dans le même temps mon refuge solitaire, un terrain de jeu aussi exceptionnel que dangereux, un lieu de confrontation sportive entre familles voisines (partie de foot improvisée où tous jouaient ; hommes, femmes et enfants), une source de rêve et d'évasion quand nous ramassions les fossiles et un espace d'aventure et de confrontation avec "l'autorité", car les gosses que nous étions n'hésitaient nullement à démonter les roues des wagonnets simplement pour récupérer les billes de roulements (très utiles pour les lances pierres) et, ce au risque de se faire attraper par les "gardes", Et la carrière Saint François, au beau milieu du quartier ouvrier, a été également le lieu de mes premiers amourettes.... comme pour beaucoup d'autres également
Mais en revanche, la cité ouvrière de la Sablière comme la majorité des autres quartiers ouvriers montcelliens, se caractérisait par la solidarité, la générosité et la convivialité. En dépit de notre pauvreté, les soirées entre voisins étaient nombreuses, improvisées et souvent colorées. Des parties de foot, de bouchon, de tarot, de loto, de pêche, de bacculot ou de belote étaient vite organisées, beaucoup participaient ou commentaient, toujours dans la bonne humeur et l'allégresse. J'ai beaucoup aimé cette vie de quartier .
C'est mon Montceau les mines, celui que je veux me souvenir. L'autre, celui de au sud-est du canal du centre apparaissait plus hypocrite, plus inhumain et plus riche aussi. (Encore bizarre que je me sois marié avec une fille du sud-est de Montceau)
Et alors les accrochages entre jeunes étaient nombreux et quelquefois violents ... nous arrivions à l'époque des "blousons noirs"
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